Le prénom: Un vrai faux Carnage
Il est frappant de voir à quel point en France, dès qu'un film ou une série fait son apparition sur les écrans, les critiques se sentent obligés de les comparer avec un titre déjà existant. Pour le prénom qui sortira le 25 avril, on nous présente ce film comme un ersatz de Carnage de Polanski en beaucoup moins bien évidemment. (Télérama ne va pas faire dans le populaire quand même). Autant vous dire qu'hier soir, je me suis rendu à l'avant première avec beaucoup de réticence tant Carnage m'avait laissé de marbre. La salle était pleine à craquer, les midinettes vieillis voulant encore voir le beau Patrick.
Et alors ? Et bien c'est une excellente surprise. Le prénom n'a de commun avec Carnage que le huit clos. Rien de commun entre les deux films. Alors que Polanski nous présentait un film intello, nous avons à faire avec le prénom à un film populaire dans le bon sens du terme. Les acteurs sont très justes. Leurs connaissances parfaites des rôles joués pendant près de deux ans sur les planches du théâtre Edouard VII (sauf pour Berling qui est pourtant un des meilleurs acteurs du film) se ressent. Le rythme du film est également parfaitement maîtrisé. On assiste à une alternance entre scène d'engueulade et d'apaisement. Mais la tension redescend pour mieux remonter par la suite. Même si les ressorts sont pour beaucoup évidents, on passe un très bon moment et on rit. Et c'est avant tout ce que l'on demande à ce genre de film: un pur moment de détente. Pour moi la meilleur comédie après Intouchables depuis septembre.
Allez, un généreux 7,5/10 pour une soirée sympathique. Le film aurait 8 si je n'avais pas eu une fan de Bruel à côté de moi qui poussait des petits gémissements dès qu'il apparaissait à l'écran.